Voici que je rencontrai un homme illustre que personne encore, autour de lui, ne connaissait. Je me suis attaché à ses pas, remontant le temps et traversant la France jusqu’au jour de sa naissance en pays d’Ouche.

J’ai écouté les leçons que sa famille, son environnement campagnard lui ont donné, puis j’ai pris place à ses côtés dans les salles sombres de l’Hôtel-Dieu de Paris et sur les routes de nos frontières où il pansait les blessés que la mitraille avait couchés. J’ai ensuite parcouru dans ses bagages et non sans fatigues, des lieues et des lieues, en France, en Espagne, en Italie… et j’ai assisté dans un autre Hôtel-Dieu, celui de Marseille, à l’éclosion de son génie.

A Paris où son glorieux destin l’a conduit, j’ai pu assister à sa triomphale réussite et écouter l’Académie de Chirurgie, son immortelle communication « sur une nouvelle méthode pour guérir la cataracte par l’extraction du cristallin ». Je me suis même glissé à ses côtés dans le Palais de Versailles, jusque dans les appartements du roi Louis XV. Mais peu après j’ai pleuré lorsqu’il m’a quitté au cours d’une agonie affreuse, à Genève…

Pour reconstituer sa vie, j’ai fouillé de nombreuses archives et divers récits de témoins du passé. Avec bonheur parfois et souvent en vain. Lorsque les documents le concernant directement manquaient, j’ai dû reconstituer les cadres successifs de son existence grâce à d’autres recherches. Là les documents ne manquent point mais il a fallu les animer autour de celui que je recherchais. Ce faisant, j’ai dû parfois combler quelques vides en appelant à l’aide l’imagination d’un chirurgien qui aime le passé de son art et l’histoire de sa province, de son pays.

Peu à peu, les circonstances qui ont modelé la personnalité de Jacques Daviel et tissé la trame de sa vie me sont apparues aussi vivante qu’il était souhaitable qu’elles le soient.

J’espère que le lecteur partagera, si ce n’est ma conviction, du moins mon espoir. »

276 p (1979), Illustrations N & B

Editions : inconnue, épuisé, ISBN : inconnu