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L’ALCAZAR à livre ouvert

Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille


- Editorial -

    Marseille garde de son Alcazar le souvenir mythique et nostalgique d’un vieux music-hall injustement disparu, gardien d’une forte identité populaire faite de gaieté, de galéjade, d’accent, d’estrambord, de chants, de cris, de chahuts. Loin de se réduire aux seuls clichés méridionaux de l’aïoli, de pastis, des boules et du soleil, l’Alcazar était porteur, à travers ses revues, ses vedettes « marseillaises » et son public, d’une tradition, d’une façon d’être et de parler, qui reflétaient les petits bonheur et les naïfs sentiments d’une âme populaire que l’on crut un jour démodée, dévaluée par la modernité et la normalisation de l’après-guerre. L’Alcazar ferma, sans grand bruit ni regret apparent, puis il disparut corps et biens. Il aura fallu vingt à trente ans de recul, le temps d’une génération, pour que le souvenir se ravive et que nombre de Marseillais aient « mal à leur Alcazar » perdu. En décidant d’édifier la BMVR au cœur du quartier de Belsunce, Marseille a ouvert grâce aux fouilles archéologiques une fenêtre sur 26 siècles d’histoire, tout en préparant son XXIe siècle. En intégrant dans sa façade résolument moderne la vieille marquise et les portes de bois du music-hall abattu, en donnant à ce magnifique palais futuriste du livre et de la culture le nom de Bibliothèque de l’Alcazar, Marseille opère l’alchimie symbolique qui confirme ce qu’elle a toujours été : une ville où élitisme et populaire se conjuguent au lieu de se contredire. L’avenir du quartier Belsunce passe sans doute par là.

Pierre Echinard


Sommaire

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128 p (Mars 2004), Nombreuses illustrations

Marseille, la revue culturelle de la ville de Marseille

N° 204, 8 Euros, ISBN : 0995-8703