Les compagnies des pénitents de Marseille XVIe-XXe siècle
Qui se souvient des pénitents marseillais ? Sait-on que pendant plus de quatre siècles, leur silhouette caractéristique a été étroitement liée à la vie de la cité ? Que sous l’anonymat de leur chape à cagoule, ils participaient à toutes les grandes processions et aux obsèques des notables, qu’ils inhumaient les pauvres et les condamnés à mort ?
Marseille a atteint dès le XVIe siècle et a conservé jusqu’au début du XXe siècle le record numérique à travers l’espace français de ce type de confréries masculines, essentiellement constitués de laïcs. Les pénitents ont connu dans la grande ville provençale une évolution particulièrement originale. Ses premières compagnies de pénitents sont encore d’inspiration médiévale : leurs membres cherchent à faire ensemble leur salut et celui des autres par la prière commune. les mortifications et la charité. Mais au temps de la Réforme catholique, une seconde génération de compagnies dites « réformées », aux exigences plus strictes, promeut le salut par les œuvres et multiplie les activités funéraires charitables. Les pénitents reconstitueront enfin opiniâtrement leurs confréries après la Révolution et l’Empire mais ces mouvements de laïcs parviendront mal alors à trouver leur place dans la catholicisme concordataire. L’attachement passionné de petits noyaux de confrères à ce mélange de sociabilité et de dévotion qui caractérise les chapelles permettra néanmoins à deux d’entre elles d’atteindre la Seconde guerre mondiale et le dernier pénitent marseillais mourra en 1984.
Cet ouvrage révèle, par le texte et l’image, un aspect totalement oublié et méconnu de la vie marseillaise et de la foi des Marseillais d’antan.
160 p (1997), Illustrations N & B
Editions : La Thune Marseille, 18,28 Euros
ISBN : 2-9509917-6-9