MARTEILHE Jean
(D’après Madeleine Villard, Académie de Marseille)
Jean Marteilhe est né à Bergerac en 1684 et mort en 1777 à Keylenberg (Hollande). Protestant et galérien.
Ce jeune bourgeois protestant ne supportant pas les persécutions consécutives à la révocation de l’Edit de Nantes, réussit, avec un compagnon de son âge (16 ans), à traverser clandestinement la France. Arrêtés à Marienbourg, ils furent tous deux condamnés par le parlement de Tournai aux galères perpétuelles (22 novembre 1701) et conduits au bagne à Dunkerque. Galérien sur La Palme, Marteilhe fut blessé au combat en 1708. Le 1er octobre 1712, il fut dirigé vers Marseille avec les galériens de Dunkerque. Passé par Le Havre et Rouen, puis par la prison de la Tournelle à Paris, il fut à Marseille affecté à la Grande Réale.
Il bénéficia de la décision prise grâce à l’intervention de la reine Anne d’Angleterre de libérer 136 galériens, « à condition de sortir du royaume » (17 juin 1713), alors qu’il avait été condamné précisément pour avoir voulu en sortir. Par l’Italie, la Suède, l’Allemagne, l’Angleterre, il parvint en Hollande où les Etats généraux lui accordèrent une pension. Il s’y maria (22 janvier 1719) à Amsterdam avec une française réfugiée, et mourut en 1777.
Il a laissé des Mémoires qui constituent le document le plus évocateur de la vie sur les galères, et ont fait l’objet de plusieurs éditions ; la plus récente est due à André Zysberg sous le titre Mémoires d’un galérien du Roi Soleil (1982).
Bibliographie :
Mémoires d’un galérien du Roi-Soleil. Editions : Mercure de France, Collection le Temps retrouvé, 1989