De Pierre Echinard et Emile Temime

    Marseille est au centre d’un débat sur l’immigration que l’on a actualisé au point d’oublier l’essentiel : les contradictions, les affrontements entre communautés sont une permanence de cette. Cité-carrefour, cité-refuge, elle faite de ces apports successifs, qui en font aussi l’originalité et la richesse. Vingt années de recherches et de réflexions permettent aujourd’hui de dresser un bilan exceptionnel et de souligner cette continuité dans ses différentes étapes.

    Car les migrations à Marseille ne commencent pas avec les gros bataillons italiens et avec les vicissitudes de l’aventure coloniale. Le survol effectué, dans ce premier volume, de la fin du XV^e au début du XIX^e siècle montre le constant renouvellement de la population, prolétariat gavot ou piémontais, marins et pêcheurs génois, commis et négociants venus du nord de l’Europe ou de la Méditerranée orientale …

    C’est la longue histoire d’une cohabitation scandée par des explosions de violence, marquée par une marginalisation des minorités religieuses, qui cache parfois l’expression d’intérêts divergents. La légitimation de ces minorités dans les premières décennies du XIX^e siècle correspond à une évolution des mentalités et modifie radicalement les données du problème migratoire à Marseille. Une page peut être tournée …

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